Michel Corajoud est décédé récemment. Dans de telles circonstances, les convenances font taire les différends. Nous avons été néanmoins surpris par une phrase élogieuse parue dans le bulletin de communication municipale « Les murs à pêches viennent de perdre un de leurs ardents défenseurs ».
Certes ce paysagiste reconnu avait travaillé pour la Municipalité sur les murs à pêches. Il avait souligné que Montreuil s’était construit dans la trame des murs à pêches.
Puis sa position avait évolué en 1999, lorsque, répondant à une commande de la Municipalité, il avait conçu un lotissement de 232 pavillons au cœur des murs à pêches…, accompagné de 13 709 m2 d’habitations collectives, de 76 483 m2 d’activités, de 28 292 m2 de nouvelles voiries.
Il suffit de regarder le plan masse ci-dessous dudit projet, pour comprendre l’énormité de la chose.
C’est ce projet qui fait que l’association MAP avait initié sa demande de classement au titre des sites et paysage.
En conséquence, le Ministère de l’Environnement avait pris une mesure d’urgence en 2001, c’est à dire une instance de classement, sur 16 hectares, débouchant sur le classement actuel en 2003 de 8 hectares 1/2, après une lutte épique, du fait de l’opposition des élus, du préfet et du soutien des fonctionnaires et des associations départementales.
Ce rectificatif étant fait, paix à son âme, et que ses réussites par ailleurs perdurent.
Un type sympa. Merci, Michel Corajoud. Ici, dans les murs, nous sommes un peu bêtes et naïfs. Nous ne voulons rien d’autre que des arbres, de l’herbe, et de l’amour. C’est con. Il y a des gens qui construisent, développent, enrichissent, modernisent, urbanisent. Ici, nous sommes des cons. nous regardons l’herbe pousser. C’est con. Mais nous avons compris depuis Voynet que nous sommes des cons. Les espaces verts, c’est nul. La liberté, c’est nul (regardez les pauvres, ce qu’ils font de la démocratie, ils votent FN).
Respect à Michel Corajoud. Il a été sensible au site des murs à pêches.