Piscine (suite)

Nous voici dans l’obligation d’aller au tribunal, nous attendons d’avoir la copie de la délibération de EST ENSEMBLE. Notre précédent billet à ce sujet suscite des commentaires. Nous pouvons lire notamment celui de Nicole Huvier

« Oui, cette piscine, avec les autres grands projets de construction dans le quartier , contribue a faire disparaître le paysage des murs a pêches Et son ambiance particulière Et ses jardins.
Bref vouloir l’appeler piscine des murs a pêches est cynique.
Cette dénomination ne doit pas être galvaudée.
Bon courage et merci
Nicole »

En attendant voici la lettre en recommandée que nous avons envoyée et l’article du Parisien

 Voici la lettre envoyée à est-ensemble

Monsieur Gérard Cosme
Président d’Est Ensemble
100, rue Gaston Roussel
93230 Romainville

LETTRE RECOMMANDÉE AVEC A.R.

Objet : délibération portant sur l’appellation de la piscine de Montreuil

Montreuil, le 7 juin 2016

Monsieur le Président,

L’association Murs À Pêches (MAP) vient d’apprendre que l’EPT Est Ensemble s’apprêtait à appeler ce mardi soir la piscine construite dans les Murs À Pêches « piscine des Murs À Pêches ».

Je tiens à indiquer qu’une telle appellation heurterait les défenseurs du site qui s’étaient opposés à la construction de cette piscine dans une zone à vocation patrimoniale et naturelle, sur les parcelles restaurées des Jardins du Cœur.

De plus, cela constituerait une appropriation d’une appellation protégée sur initiative de notre association à l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle) en 1999, renouvelée en 2009 (classe 41 : éducation, formation, divertissement, activités sportives et culturelles, informations en matière de divertissement ou d’éducation, services de loisirs).

Ne galvaudons pas le nom des murs à pêches : cette piscine est le symbole de la politique destructrice d’utilisation de la zone des murs en réserve foncière.

L’association MAP vous demande de retirer cette délibération de l’ordre du jour de votre séance de ce soir, mardi 7 juin 2016.

Dans cette attente, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos salutations associatives distinguées.

Pascal Mage, Président

Le parisien la piscine 001

La piscine ne doit pas s’appeler « Murs à pêches »

Est ensemble, le maître d’ouvrage de la fausse piscine écologique, aurait décidé de la nommer « Piscine des Murs à Pêches », ce soir lors de sa réunion. Cette piscine a détruit les parcelles du jardin du cœur Les jardins du coeur abandonnés, bientôt recouvert par la piscine?! . Ne galvaudons pas le nom de murs à pêches.

importer 7 10 13 051

Cette piscine est le symbole de la politique de destruction du patrimoine naturel et historique qui a déjà sévi pour « caser » un collège, une maison de retraite, une cuisine centrale, et bientôt le Site de Maintenance du tramway T1.

imp 19 11 13 011

Heureusement nous avons protégé, il y a vingt ans, le nom des Murs à Pêches pour lutter contre les « marchands du temple » et les instrumentalisations de toutes sortes.

Nous avons demandé à Est Ensemble de bien vouloir choisir un autre nom lors de sa séance de ce mardi 7 juin.

Une piscine de plus est-elle une bonne idée ?

J’aimerais furieusement me tromper, mais j’ai dans l’idée que la ville s’apprête à faire une grosse sottise. Or cette ville, c’est la mienne. La vôtre, peut-être.

De quoi s’agit-il ? D’un projet de piscine prévu, en l’état du dossier, dans le périmètre de notre cher quartier des murs à pêches. Pour l’heure, on ne sait pas grand chose. La piscine pourrait être bâtie à l’emplacement du foyer de La Nouvelle France. Et nécessiter un parking d’une très grande surface. Où mettrait-on tout cela ? Mystère.

Oh, bien entendu, le projet serait écologique. Hum. Il y aurait en fait deux piscines. L’une tout à fait ordinaire. Et l’autre, extérieure, dotée de roseaux et peut-être – peut-être – dépourvue de traitements chimiques.

Je vais vous dire : cette deuxième installation pourrait bien être le paravent « acceptable », écologiquement correct, de la première. Car la vraie grande piscine serait à coup sûr celle qui pollue et gâche d’invraisemblables quantités d’une eau pourtant précieuse.

La mairie prétend qu’un tel équipement est nécessaire dans le haut Montreuil, et que la piscine du bas serait saturée. Je demande à voir les chiffres, et à regarder de près. Au reste, qui peut prétendre de bonne foi qu’un investissement aussi important est vraiment une priorité pour le haut Montreuil ? La mairie dispose-t-elle d’éléments qu’elle ne publie pas ? J’en doute fort, mais je suis prêt à être démenti.

Autre point important : la très « éventuelle » demande sociale de piscine ne doit pas, ne peut plus être pensée à l’échelle communale. Mais au contraire mutualisée au plan départemental. On parle par exemple d’une base de loisirs à Romainville. La réflexion s’arrêterait-elle aux frontières de Montreuil ? Cette manière de concevoir l’avenir est inquiétante. Désordonnée. Impensée, si l’on m’autorise ce néologisme.

Il y a encore pire, du moins pour une municipalité écologiste. L’usage de l’eau est en train de changer à une vitesse vertigineuse. On parle depuis quelques années du pic de Hubbert à propos du pétrole, qui marque le point culminant de son extraction. De nombreux spécialistes évoquent aujourd’hui le Peak Water, le pic de l’eau. Nous allons vers un monde où nous devrons concevoir l’eau comme une richesse et une rareté.

Autrement dit, penser son utilisation sous la forme d’une piscine coûteuse et polluante est une pure et simple ringardise. Qu’on ouvre plutôt le débat sur la limitation organisée et volontaire de la consommation d’eau ! Des villes comme Lorient ont réussi dans ce domaine des miracles, au profit de ses habitants les plus pauvres. Ouvrons la discussion !

Et posons les vrais problèmes de l’eau aux murs à pêche. Quand va-t-on rouvrir le ru Gobétue au regard des promeneurs et à leur plaisir ? Quand va-t-on lancer un chantier de dépollution de la nappe phréatique qui court sous les murs, et qui est si gravement polluée ?

Je me répète, et ce n’est pas la dernière fois : où est le débat ?

Fabrice Nicolino

 

PS : Le journal Le Monde daté du 6 février 2009 évoque la question du “pic de l’eau” sous le titre : « Utiliser plus intelligemment chaque goutte d’eau » (ici)