Enquête

L’enquête publique du PLUI d’EST ENSEMBLE est terminée depuis hier 7 novembre.

Nous avons décidé de ne pas répondre à l’enquête publique. Les citoyens ont dénoncé maintes fois le grignotage et l’urbanisation des murs à pêches : lors de la manifestival en 2018 qui a amené 5000 manifestants devant la mairie. Cela a-t-il changé quelque chose au niveau du PLUI des murs à pêches ? Non ! Lors du dernier festival, un fanzine tiré à 6000 exemplaires indiquait tous les désordres du PLUI. Cela a-t-il changé quelque chose ? Non !

Malgré la perte de la biodiversité, malgré le soutien des gens, malgré la poésie du site, malgré le réchauffement climatique, malgré ce patrimoine public, malgré l’énergie folle des travailleurs et amoureux des murs à pêches, malgré l’originalité unique et exceptionnelle des murs à pêches, le PLUI ne permet pas de préserver le site.

Nous ne voulons pas faire semblant et laisser les élus se cacher derrière l’enquête publique. Ils sont responsables de la disparition lente des murs à pêches, c’est à eux de protéger les murs à pêches, ce bien commun. C’est simple, et facile.

Voilà le courrier que nous n’avons pas envoyé au commissaire enquêteur car tout est su.

Association Murs A Pêches

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Léonard Cattoni

« L’association Murs à Pêches qui intervient ou développe des projets dans le quartier des Murs à Pêches, très souvent en partenariat avec d’autres acteurs locaux, et notamment ceux présents dans la Fédération des Murs à Pêches, tient à exprimer un avis critique vis-à-vis de l’enquête publique qui se tient sur le PLUI de Montreuil.

 

A la lecture de cet outil, nous dénonçons un manque de vision criant pour le patrimoine naturel et historique que sont les Murs à Pêches pour la ville et ses habitants.

 

Pour des élus qui disent vouloir protéger les Murs à Pêches, nous sommes stupéfaits qu’aucune parcelle ne soit classée zone naturelle, le statut le plus protecteur existant, le seul qui permettrait d’envisager un projet de préservation ambitieux de cet espace naturel complexe.

 

Aussi, le site ne bénéficie d’aucune baisse du taux de construction de logement. Tout au contraire, les sites d’activités qui longent le nord de la rue de Rosny (vers Fontenay) se voient ouvrir le droit d’y construire jusque 30 % de logements : on envisage donc de construire toujours plus mais jamais de voir la nature reprendre ses droits… Le reste de cette rue de Rosny est urbanisée ou fera l’objet de projets importants : ainsi fut récemment construite la maison de retraite des « murs à pêches » (sic), et prochainement, les ateliers de remisage du tramway qui reliera Bobigny à Fontenay et qui occuperont 1 hectare des Murs à Pêches existant.

 

Le montage permettant la création des cinq portes citées plus haut – qui sont effectivement attendues par les habitants – est toutefois extrêmement inquiétant. Ces « portes » seront financées par la construction de logements. Nous reconnaissons-là le modèle économique prévu pour l’aménagement du site E.I.F, où la ville cède des espaces patrimoniaux publics à des promoteurs privés, qui deviendront seuls maîtres du destin des Murs à Pêches. Nous nous y opposons avec force !

 

Par ailleurs, les parcelles constructibles du site qui longent la rue Saint Just ne sont pas classées UHmap, bien que situées à l’intérieur du périmètre des murs à pêches. Elles sont classées UH, ce qui permettra des constructions de type R+2, au lieu de R+1.

 

Ce site patrimonial unique en Ile de France ne bénéficie donc pas de l’attention qu’il mérite. Si nous pouvons nous féliciter que Montreuil ambitionne enfin de favoriser la création d’espaces d’agriculture urbaine, de voir une partie des murs restaurés ou d’implanter des arbres fruitiers en ville, il nous faut faire le deuil du paysage global des murs qui est, par ce PLUI, voué à disparaître. Car le morcellement des zones et l’encerclement du site par des habitations reflètent avant tout l’expression d’une absence de projet global pour ce site classé.

 

Depuis de nombreuses années déjà, cet espace est considéré comme une réserve foncière permettant l’implantation des équipements qui font défaut : des locaux d’activités économiques, une maison de retraite, un collège, le futur SMR du Tramway, une piscine. Ce grignotage du site par sa périphérie a bien sûr été régulièrement dénoncé par des habitants et des associations.

 

S’il concernait jusqu’à présent des infrastructures d’utilité publique, il atteint un niveau qui ne permettra plus de préserver le site dans son ensemble, et surtout, il engage désormais la construction de logements !

 

A ce jour, la ville communique sur la création de fermes agricoles urbaines dans les Murs à Pêches mais c’est pour mieux cacher le bétonnage qui s’annonce. Le renouveau de ce secteur patrimonial unique ne peut être laissé aux bons soins du secteur privé. De la même façon, la ville ne doit plus refuser le dialogue avec les associations qui assurent sa conservation et sa promotion avec des moyens qui ne sont pas à la hauteur des enjeux. Elle doit aussi associer le Conseil Départemental qui possède 30% des parcelles du site. Elle doit enfin et surtout s’assurer de la maîtrise des sols et disposer d’une volonté politique plus forte pour préserver ce site !

 

C’est quand même un comble : des montreuillois ont inventé ici, il y a 4 siècles, des techniques d’agricultures urbaines intensives et un modèle social et économique correspondant. A l’heure du réchauffement climatique, on jette ses terres et cette histoire pour un peu plus d’argent dans les caisses ?

 

Entre un Grand Paris des bétonneurs et un Grand Paris écologiste, il faudra bien choisir !

 

La puissance publique doit s’emparer du destin de ce site où les problématiques emblématiques de notre période se rejoignent. La défense des Murs à Pêches passe par la préservation de la pleine terre, pourquoi est-ce si compliqué à comprendre ?

 

Dans ce quartier qui fait toute l’âme et l’identité de Montreuil, l’expérience « commune » de nos travaux nous a forgé une conviction : les Murs à Pêches doivent être protégés des intérêts privés et partagés avec le plus grand nombre. Le patrimoine architectural et paysager du site, ses anciennes terres agricoles, polluées mais non urbanisées, ses puits et ses mares, sa biodiversité constituent des « biens communs » que chacun peut revendiquer. Et si l’espace est une ressource, alors ces espaces « libres » en pleine ville sont particulièrement précieux. Pourquoi ne pas inventer ici, les « communs » urbains de demain, non pas transitoires comme dans certains endroits, mais pérennes, comme nulle part ailleurs… ?

 

Le terme « commun(s) » est utilisé principalement pour qualifier une nouvelle manière de penser et de prendre soin des ressources qui n’appartiennent ni à un acteur privé, ni à un acteur public, et qui sont partagées et gérées par une communauté qui en définit les droits d’usage (accès, partage, circulation). Concrètement, un “commun” peut prendre la forme d’un bien (par exemple, la Terre, notre planète ou l’Eau, sous toutes ses formes) ; d’une ressource, qu’elle soit naturelle (une forêt, un pâturage, une rivière…), matérielle (une voiture, un logement ou un bâtiment) ou immatérielle (un logiciel libre, un article scientifique) ; ou d’une expérience (de vie commune, de groupe, de projet…).

 

C’est la notion de communauté qui fait tout le sel des communs. Pour qu’il y ait commun, il faut une communauté qui décide de s’organiser pour placer cette ressource en bien commun, en gérer les conditions d’accès et la protéger contre les différents risques qui la menacent, notamment son appropriation par d’autres acteurs qui pourraient l’accaparer ou la monopoliser. En France et en Europe anciennes, les “communaux” ont longtemps désignés des surfaces où les agriculteurs d’un même territoire pouvaient laisser paître leurs troupeaux. De nos jours, le commun le plus célèbre, c’est l’encyclopédie en ligne Wikipédia, avec ses milliers d’administrateurs et ses millions d’usagers.

 

Très en vogue dans les grandes villes, les jardins partagés ou les espaces de co-working constituent d’autres formes de communs populaires. Ces derniers temps, pas un mois ou presque ne passe sans qu’un nouvel opus ne sorte en librairie pour vanter les mérites des « communs », sans parler de leurs différentes déclinaisons possibles et imaginables : l’économie du « partage » ou du « share », l’urbanisme « transitoire » et les nouveaux « espaces communs éphémères », ou même, la création d’un statut juridique pour un lac aux Etats-Unis ou d’une rivière en Nouvelle-Zélande… Notre ville de Montreuil, haut lieu de luttes et de conquêtes sociales, berceau de l’éducation populaire, pourrait bien se saisir de ces réflexions et initiatives innovantes, surtout au regard de la richesse de son passé agricole et ouvrier… C’est le pari que nous faisons !

 

Conscient de la difficulté de la puissance publique à protéger cet espace des intérêts privés, quand elle n’est pas leur cheval de Troie, l’Association Murs à Pêches propose à la Ville de Montreuil, depuis plusieurs années, de mettre en place une forme de “co-gestion” dans laquelle les associations, tous les gestionnaires du site mais aussi les habitants, les usagers, les visiteurs ou les conseils de quartier environnants pourraient être associés ou représentés. Mise en place d’un Groupement d’Intérêt Public, ou d’un comité, conseil ou syndicat de gestion, d’un observatoire pour une transparence autour des conventions et occupations : autant de propositions qui requièrent travail et réflexion mais sont malheureusement restées lettre morte à ce jour. »

La carte des luttes des grands projets inutiles

À la une de Reporterre les 123 grands projets inutiles, bien sur, malheureusement, les murs à pêches sont dedans, (bon nous pensons aux amis qui ont été oublié dans ce bon travail de recensement), le nouveau plu entérine le futur émiettement des murs à pêches, malgré le climat, malgré la surdensification,  malgré la beauté.

La carte des luttes contre les grands projets inutiles

AFFICHE FEST 2018 RECADRE A2 200 V7

 

Expression du quartier SIGNAC MAP sur le PLU (réglementation) mai 2017

Nous avons de la chance,  nous avons les murs à pêches et un conseil de quartier qui bosse!
inauguration travaux de maintenance des MAP remy7.pdf
Bonjour,
Vous trouverez ci-joint le document que nous avons adressé à nos interlocuteurs de la Ville en charge de l’élaboration du nouveau PLU. La pièce jointe résulte de tous les échanges que nous avons eus à l’issue de l’atelier organisé en avril par la Ville pour notre quartier et celui du Bel Air pour la 2ème phase (zonage, réglementation) et résume nos souhaits pour notre quartier Signac – Murs à Pêches.
Le 27 juin se tiendra un atelier général pour l’ensemble des quartiers afin de restituer les différentes contributions.
Cordialement à tous.
Le collectif d’animation du Conseil de Quartier.
(prochaine réunion du Conseil de Quartier : mardi 20 juin, 20 heures.
Les propositions d’ordre du jour vous seront prochainement adressées. N’hésitez pas à faire part de vos souhaits)

Contribution du quartier SIGNAC MURS A PECHES – PLU – 2017

phase réglementation (zonage, OAP, réglementation)

Pour une exploitation plus aisée de la contribution de notre Conseil de Quartier, la présentation distingue 1. Le secteur des Murs à Pêches 2. Le reste du quartier. Pour ces deux secteurs, deux cartes distinctes ont été remises.

1. le secteur des MAP :

La contribution du quartier – texte et carte – a été remise à S.VANDEWALLE au cours d’une réunion de travail qu’il a bien voulu nous accorder le 9 mai. Sans disposer de données qui modifieraient les textes dont nous avons connaissance sur le règlement d’urbanisme qui s’applique aux zones naturelles (articles R 151-24, R 151-25 et afférents) nous n’apportons pas de modifications aux commentaires remis le 9 mai. Nous les reproduisons ci-dessous :

a) zone N parcelles de couleur verte.

La zone N est notre choix pour une très grande partie des murs à pêches, elle permet aussi l’activité agricole, grâce à la possibilité de réaliser les abris nécessaires à l’outillage. C’est la zone N qui respecte et protège le mieux le patrimoine des murs à pêches et son paysage.

Nota : le zonage de la zone N a été réalisé avec précisions après moult observations et échanges.

Pour faciliter l’appréhension spatiale de cette zone, elle est constituée à partir du plan de zonage du PLU consultable sur le site de la municipalité.

Les parcelles classées en zone UMAP, UAMAP, UIMAP sont réintégrées en zone naturelle.

A savoir :

  • parcelles BZ 213, 219 dans leur intégralité, rue Pierre de Montreuil côté Saint Just
  • parcelles BZ 183, 184, angle rue Saint Just et Saint Antoine
  • parcelles BZ 243, BZ 244 rue Pierre de Montreuil
  • parcelles BZ 250, 251, 253, 452, 535, 536 haut de la rue Pierre de Montreuil
  • parcelle CI, 19 rue Nouvelle France
  • parcelle CJ 181, 142, 331, 332, 334, 269, 162, 161 rue Saint Antoine/P.J. Béranger

La carte fournie et l’énumération ci-dessus se complètent et s’additionnent pour constituer la zone N.

b) le règlement de la Zone N

Ce règlement doit être strict et protecteur du patrimoine et du paysage. Il doit comporter les éléments suivants :

  • la construction de logement est interdite, l’emprise au sol maximale de constructions et installations ne peut pas excéder 5 % de la superficie du terrain
  • la hauteur de constructions ne peut excéder la hauteur des murs à pêches
  • de plus il doit être précisé dans les règlements l’obligation de la préservation et l’entretien des murs à pêches sur l’ensemble de la ville.

c) le règlement des Zones d’urbanisation des Murs à Pêches

Concerne les zones Umap, Uamap, Uca, Ua, U1map.

Afin que les abords des parcelles restantes ne soient pas clôturées par des masses trop abruptes, afin de limiter les ombres projetées empêchant les activités horticoles

  • la hauteur de construction ne peut excéder 7 mètres
  • l’emprise au sol maximale des constructions et habitations ne peut excéder 50 % de la superficie du terrain.

d) Création d’un passage piétons

dans l’axe de la rue Paul Signac et pour rejoindre la rue Saint Antoine.

2. Mise en forme et précisions apportées au document traitant du secteur hors MAP remis à S.Vandewalle le 9 mai 2017 (modifications envoyées par mail le 15 mai).

D’une manière générale nous insistons sur la nécessité d’identifier des réserves foncières qui, en attendant la réalisation future des équipements dont les besoins sont d’ores et déjà prévisibles, pourront être utilement utilisés de manière précaire.

Veiller à l’indispensable mixité urbaine du quartier : habitat, activités, ressources culturelles

Veiller aux besoins d’accès des personnes à mobilité réduite, personnes âgées. Mettre les bâtiments publics en conformité…

Environnement, équipements et espaces publics

  • veiller à réserver des espaces, sur les délaissés du tram par exemple, pour créer des poumons verts,
  • au sein du quartier prévoir et multiplier des espaces ouverts de rencontre, espaces collectifs partagés, rattraper le déficit actuel (un seul square sur notre quartier),
  • dans cet esprit et pour les résidents de l’OPH aménager les espaces non bâtis : promenade, bancs, glisse, tables de ping pong …
  • préserver le site de l’antenne jeunes avenue Paul Signac pour un usage qui peut évoluer mais doit rester destiné au quartier
  • bd Aristide Briand : aménager l’espace sportif, de détente et de promenade prévu une fois les travaux du bassin de rétention achevés
  • 9 rue Paul Signac : maintenir le terrain multisport et valoriser l’espace contigu situé à l’arrière comme espace de rencontre, activités pour les jeunes (ping pong …)
  • rue Claude Bernard : maintenir le terrain multisports et valoriser l’espace situé à l’arrière pour un usage public ouvert partagé
  • les délaissés du tramway
  • d’une manière générale exploiter les futurs délaissés pour aménager les équipements publics – ceux qui manquent déjà du fait de la densification urbaine en cours et ceux que l’urbanisation future (urbanisation prévue de notre quartier, ZAC Boissière …) va nécessiter : équipements sociaux, scolaires, implantation déconcentrée de services municipaux de quartier, équipements sportifs (skate park de rayonnement ville ou agglo … ), équipements culturels : parmi les équipements prioritaires figure une médiathèque qui doit répondre aux besoins impératifs partagés par les quartiers du Bel Air et des Ruffins, et qui pourrait avoir un statut intercommunal. Parkings pour désengorger les rues et fluidifier le stationnement

Présence de l’eau

  • la mare du jardin Marcel Cachin (préserver)

  • le rûe Gobétue (renaturation)

  • la Fontaine des Hanots : la rendre visible lorsqu’interviendra le déplacement du bâtiment des Goélands.

Les activités – notamment économiques, culturelles, artisanales

Zones d’activité à préserver (notamment entre Paul Signac et l’actuelle A 86) – et emplacements actuels (serrurerie, menuiserie, …) afin de veiller au maintien de la mixité du tissu urbain qui est un garant du bien-vivre dans la ville

Lieux d’expression et ateliers d’artistes à préserver, créer, anticiper les opérations immobilières susceptibles d’affecter les ateliers d’artistes regroupés en collectifs. Il s’agit de favoriser et protéger une composante vitale qui contribue à l’identité et l’ouverture de la ville de Montreuil.

Constructions – habitat

Le quartier est caractérisé par un bâti R+2 maximum – Nous souhaitons que cette hauteur soit la limite des nouvelles constructions individuelles ou collectives, ainsi que des modifications apportées aux constructions existantes.

Le long des grands axes, et notamment sur les carrefours, cette hauteur doit naturellement être adaptée.

Les voies de circulation et de déplacement

  • Trottoirs : faire une priorité aux besoins des personnes à mobilité réduite – toute nouvelle voie ou aménagement doit intégrer la nécessité de rendre le cheminement adapté aux PMR : élargir les trottoirs, aménager des passages lors des changements de niveaux. Appliquer la législation.

  • Prévoir des bancs

  • Sécurité : tracé de la rue de Rosny – devant l’école Danton, la sortie des enfants s’effectue sur un trottoir étroit, la circulation est importante dans les 2 sens – bus … Nous souhaitons qu’à la faveur de projets futurs au carrefour de Rosny/Saint Antoine/Saint Just, une modification du tracé de la rue de Rosny permette l’aménagement d’un parvis sur le trottoir de l’école, où parents et enfants pourront attendre sans risques, tout en ralentissant la circulation.

  • Pistes cyclables : les penser en terme d’itinéraires – boucle des 3 parcs, Pierre de Montreuil, rue Saint Antoine, Nouvelle France, vers le Parc Montreau, la piscine, l’accès au site des murs à pêches – développer les arceaux et parkings à vélos, en installer à chaque création d’équipement

Le stationnement

Imposer que chaque nouvelle construction prévoie au minimum une place de parking par logement.

Contribution PLU-phase zonage réglementation – quartier Signac Murs à Pêches – page 2

Un « joyau » vendu à la découpe?

« Joyau » , voilà l’expression utilisée par Monsieur Patrice Bessac, Maire de Montreuil, pour qualifier le territoire des Murs à Pêches.

« Retour de la puissance publique », voilà la dynamique que notre édile souhaitait instaurer durant sa mandature pour sauver ce même territoire.

Protection renforcée, gestion globalisée, concertation, rénovation et mise en valeur, voilà enfin ce dont il était encore question en septembre dernier lors de l’inauguration de la Maison des Murs à pêches, soigneusement orchestrée à l’occasion des Journées du Patrimoine.

Et Pourtant une partie de ce « joyau » publique s’apprête à être vendu en catimini à un groupement privé au service du « Grand Paris ».

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En réponse à cette embardée surprenante, le Conseil de quartier Signac-Murs à pêches, la Société Régionale d’Horticulture de Montreuil, Lez’arts dans les murs, Les Ateliers de la Nature, Montreuil Environnement, Racines en Ville, Rêve de Terre, Sens de l’Humus, l’association des Murs à Pêches et … souhaitent réagir.

Dans une lettre ouverte à Monsieur le Maire de Montreuil, ils demandent instamment le retrait du site dit EIF (comprenant des parcelles de murs à pêches) de l’appel à projets de la Métropole du Grand Ville et prient la Ville de se prononcer clairement en faveur d’une politique globale et concertée de sauvegarde du site.

Cliquer ici pour la lettre ouverte du Conseil de quartier à Monsieur le Maire

Acte 1 Appat de loups

ACTE 1 : 21 juillet 2016, rue Pierre de Montreuil

Il est des jours où l’on se persuade que l’avenir des Murs à Pêches est loin d’être chantant.

Il est des jours où la colère vous prend.

Alors que je passais,pendant l’été, devant le 53 de la rue Pierre de Montreuil, j’ai assisté à une scène particulièrement brusque.

D’une maison squattée, les affaires jetées sur le trottoir. Les vigiles chargés de faire taire les mécontents et d’écarter les curieux. Et surtout, ces tôles de 3 mètres de haut, clouées à la hâte, fermant progressivement l’accès et la vue sur cette petite maison de briques rouges, élément constitutif de notre paysage quotidien.

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Il y a quelques années, au même endroit, juste au pied de l’arrêt de bus, des dahlias étaient vendus.

Derrière cette bâtisse, deux parcelles remarquables, bordées d’un côté par la prairie, de l’autre par une parcelle municipale qui sert de dépôt à une entreprise de BTP. On y regarde avec plaisir les murs parfaitement linéaires, les enduits plans, les résidus de chaperon et les squelettes de pommiers qui témoignent d’un passé défiant les années.

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Nous avons maintes fois demandé, et persistons, le classement de cette zone en espace naturel, insistant sur son grand potentiel et sa position stratégique : l’entrée idéale pour accéder au site classé, à la prairie, au magnifique Jardin de la Lune… En réponse à nos propositions, d’abord des silences gênés et maintenant des justifications foireuses.

Cette même zone est aujourd’hui classée en zone constructible hauteur 23 mètres, sans compter les ristournes et autres légèretés que pourrait accorder le PLU imbécile de la précédente mandature. (Cher lecteur, une correction, la hauteur n’est pas de 23 mètres, après re-lecture du règlement de la zone U map, la hauteur pour les logements serait possible jusqu’à 15M60 et pour les équipements publics ou d’intérêt collectif pas de hauteur limitative indiquée! Les parcelles peuvent être construites sur une emprise au sol  de 65% et cette emprise peut atteindre pour du logement jusqu’à 90%, en utilisant les « optimisations » permises)

Quelle est la politique municipale ?

La Mairie affirme vouloir s’engager dans une action de sauvegarde et de mise en valeur des Murs à Pêches. Et pourtant…

Avec une partie de l’enveloppe dédiée à la maintenance, sous prétexte fallacieux de sécurisation, elle détruit le mur donnant sur la rue Pierre de Montreuil.

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Prétendant qu’il faut céder les « délaissés » (tu parles d’un « délaissé !) pour avoir les moyens de sauver les espaces classés, elle accueille les promoteurs qui ne garderont des MAP qu’un argument de vente sur une plaquette faussement idyllique. Nul doute qu’en abattant les murs, en remuant le sol, en élevant un immeuble, ils mettront définitivement fin aux potentialités de cet espace d’ouverture.

N’y a-t-il pas un paradoxe à vouloir sauvegarder des murs tout en fracassant des linéaires bien portant ?

N’est-ce pas absurde que d’inviter le badaud à découvrir les MAP dans un préfabriqué isolé, ouvert à ce jour une demie-journeé par semaine, alors même qu’une maison charmante, idéalement placée, s’offre à la préemption ?

Mais qu’on se le dise : « Il faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages ».

A suivre : Acte 2

Pascal MAGE

La piscine ne doit pas s’appeler « Murs à pêches »

Est ensemble, le maître d’ouvrage de la fausse piscine écologique, aurait décidé de la nommer « Piscine des Murs à Pêches », ce soir lors de sa réunion. Cette piscine a détruit les parcelles du jardin du cœur Les jardins du coeur abandonnés, bientôt recouvert par la piscine?! . Ne galvaudons pas le nom de murs à pêches.

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Cette piscine est le symbole de la politique de destruction du patrimoine naturel et historique qui a déjà sévi pour « caser » un collège, une maison de retraite, une cuisine centrale, et bientôt le Site de Maintenance du tramway T1.

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Heureusement nous avons protégé, il y a vingt ans, le nom des Murs à Pêches pour lutter contre les « marchands du temple » et les instrumentalisations de toutes sortes.

Nous avons demandé à Est Ensemble de bien vouloir choisir un autre nom lors de sa séance de ce mardi 7 juin.

Plan Local d’Urbanisme

L’association des murs à pêches a été sollicité pour participer au comité consultatif de la révision du PLU,  au vu certainement de notre lutte. La municipalité souhaite sauvegarder les murs à pêches et en faire un lieu de référence naturel et culturel au sein de la région parisienne. La première réunion s’est tenu le 15 mars dernier.

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Mr Le Chequer au centre, chargé de l’urbanisme lors de La Plénière du Conseil de Quartier

Roulez jeunesse !

Deux jeunes urbanistes rennais se sont lancés dans un tour de France à vélo pour aller à la rencontre d’initiatives sur le thème de l’urbanisme autogéré. Depuis avril, ils parcourent différents territoires et villes (Île de France, Limousin, Normandie) et tentent de découvrir et de comprendre des initiatives.

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C’est ainsi qu’ils nous ont rendu visite aux murs à pêches en septembre dernier. Ils ont très bien saisis les enjeux et l’histoire du lieu. Ici leur article : https://espascespossibles.org/2015/09/03/les-murs-a-peches-de-montreuil-un-patrimoine-unique-gere-anime-et-defendu-par-des-habitants/

 » Si “ les murs murant Paris rendent Paris murmurant” comme disait Victor Hugo, ceux de Montreuil sont au contraire criants de vie. Les murs à pêches sont un poumon vert, culturel et d’expression à deux pas de Paris, aujourd’hui menacé d’asphyxie  » 

Voici ce qu’il explique sur leur démarche :

 » En réaction aux crises que subit notre société, face au désenchantement qui nous entoure et à l’omniprésence de l’individualisme, d’autres façons de faire et de penser émergent dans de nombreux lieux, cherchant un système plus convivial et en phase avec l’environnement. Un fourmillement d’initiatives locales autour de la construction collective d’espaces habités, sans hiérarchie de pouvoir, œuvrent à l’amélioration du cadre de vie et au tissage de liens sociaux. Des habitants qui veulent agir comme maîtres d’oeuvre et utiliser ou apprendre de nouveaux savoir-faire plutôt que consommateurs de leurs espaces du quotidien. Ces habitants, consciemment ou non, posent la question de la place de l’habitant-usager dans la conception de la ville. « 

Pour en savoir plus sur leur projet et les suivre : https://espascespossibles.org

Merci à eux et roulez jeunesse !

Solde des errements de l’ancienne mandature !

Le 22 janvier dernier a été rendu l’arrêt de la cour administrative d’appel de Versailles, donnant acte du désistement de la requête de la commune de Montreuil. Cette requête (qui attaquait la décision du tribunal administratif de Montreuil d’annuler le Plan Local d’Urbanisme de Montreuil) faisait suite au recours déposé par notre association du fait de l’urbanisation prévue au cœur même des murs à Pêches. L’arrêt de la cour de Versailles condamne de plus la commune à verser mille euros à MAP.

actuel - parcelle association - en hiver Zoé

Il nous faut écrire un nouveau Plan Local d’Urbanisme, protégeant mieux les murs à pêches. Et c’est ce à quoi s’est engagé la nouvelle municipalité, dans ses promesses de campagne, suite à son élection, et plus récemment avec le billet notable de Gaylord Le Chequer, maire adjoint délégué à l’aménagement durable, à l’urbanisme, aux grands projets et aux espaces publics. Il y réitère le désir de protection des murs à pêches, et d’ambition pour ce patrimoine, et prône le dialogue citoyen. Peut-être serons nous prochainement inclus dans cette volonté de dialogue ? Malgré nos sollicitations, nous attendons toujours un rendez vous pour étudier la question avec Mr Le Chéquer, à qui nous avons quelques propositions à soumettre.

Dès lors, peut on voir dans ce désistement un début réel de respect des engagements municipaux ?

Z.A