ACTE 1 : 21 juillet 2016, rue Pierre de Montreuil
Il est des jours où l’on se persuade que l’avenir des Murs à Pêches est loin d’être chantant.
Il est des jours où la colère vous prend.
Alors que je passais,pendant l’été, devant le 53 de la rue Pierre de Montreuil, j’ai assisté à une scène particulièrement brusque.
D’une maison squattée, les affaires jetées sur le trottoir. Les vigiles chargés de faire taire les mécontents et d’écarter les curieux. Et surtout, ces tôles de 3 mètres de haut, clouées à la hâte, fermant progressivement l’accès et la vue sur cette petite maison de briques rouges, élément constitutif de notre paysage quotidien.
Il y a quelques années, au même endroit, juste au pied de l’arrêt de bus, des dahlias étaient vendus.
Derrière cette bâtisse, deux parcelles remarquables, bordées d’un côté par la prairie, de l’autre par une parcelle municipale qui sert de dépôt à une entreprise de BTP. On y regarde avec plaisir les murs parfaitement linéaires, les enduits plans, les résidus de chaperon et les squelettes de pommiers qui témoignent d’un passé défiant les années.
Nous avons maintes fois demandé, et persistons, le classement de cette zone en espace naturel, insistant sur son grand potentiel et sa position stratégique : l’entrée idéale pour accéder au site classé, à la prairie, au magnifique Jardin de la Lune… En réponse à nos propositions, d’abord des silences gênés et maintenant des justifications foireuses.
Cette même zone est aujourd’hui classée en zone constructible hauteur 23 mètres, sans compter les ristournes et autres légèretés que pourrait accorder le PLU imbécile de la précédente mandature. (Cher lecteur, une correction, la hauteur n’est pas de 23 mètres, après re-lecture du règlement de la zone U map, la hauteur pour les logements serait possible jusqu’à 15M60 et pour les équipements publics ou d’intérêt collectif pas de hauteur limitative indiquée! Les parcelles peuvent être construites sur une emprise au sol de 65% et cette emprise peut atteindre pour du logement jusqu’à 90%, en utilisant les « optimisations » permises)
Quelle est la politique municipale ?
La Mairie affirme vouloir s’engager dans une action de sauvegarde et de mise en valeur des Murs à Pêches. Et pourtant…
Avec une partie de l’enveloppe dédiée à la maintenance, sous prétexte fallacieux de sécurisation, elle détruit le mur donnant sur la rue Pierre de Montreuil.
Prétendant qu’il faut céder les « délaissés » (tu parles d’un « délaissé !) pour avoir les moyens de sauver les espaces classés, elle accueille les promoteurs qui ne garderont des MAP qu’un argument de vente sur une plaquette faussement idyllique. Nul doute qu’en abattant les murs, en remuant le sol, en élevant un immeuble, ils mettront définitivement fin aux potentialités de cet espace d’ouverture.
N’y a-t-il pas un paradoxe à vouloir sauvegarder des murs tout en fracassant des linéaires bien portant ?
N’est-ce pas absurde que d’inviter le badaud à découvrir les MAP dans un préfabriqué isolé, ouvert à ce jour une demie-journeé par semaine, alors même qu’une maison charmante, idéalement placée, s’offre à la préemption ?
Mais qu’on se le dise : « Il faut pas prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages ».
A suivre : Acte 2
Pascal MAGE
La vérité qu’il faudra expliquer aux visiteurs du site qui souhaitent sa protection et son développement.
A visiter pour apprécier les deux discours:
http://www.inventonslametropoledugrandparis.fr/site/reconversion-de-lusine-eif-abords-murs-a-peches/
Je vois de quel maison il s agit. J avoue que c est inquietant. Avez vous plus de details ?
C’est affligeant mais ça va nous faire un bon thème pour le prochain festival : la colère des murs …
comment participer à un mouvement de protestation?