Une série de photos aériennes ont été collectées sur le site : https://remonterletemps.ign.fr pour permettre une étude approfondie de l’évolution de la parcelle occupée aujourd’hui par l’association d’Un Peu Plus Pré et l’école alternative l’Espace L’Art à Palabres.
A l’aide d’un repérage systématique, et à force de tâtonnement, un puits a pu être retrouvé.
En 1926, on peut observer une tâche sombre au centre de la parcelle laissant supposer la présence d’un puits.

La parcelle d’Un Peu Plus Pré en 1926
En 1936, ce point s’est déplacé au sur le devant de la parcelle :

La parcelle d’un Peu Plus Pré en 1936
En 1951, le cercle noir est toujours visible et confirme la tâche observée en 1936 :

La parcelle d’Un Peu Plus Pré en 1951
En 1962, une maison s’est construite sur la parcelle. Un ouvrage cylindrique occupe en lieu et place la tâche noire observée sur les deux photos précédentes. On peut supposer que la margelle du puits a été confortée ou qu’une toiture a été mise en place au dessus de la potence du puits.

La parcelle d’Un Peu Plus Pré en 1962
Le repérage théorique étant fait, il fallait maintenant passer à la pratique, à savoir la recherche de l’ouvrage sur le terrain. Après deux heures de combat avec les ronces et un débroussaillage intensif, les premières maçonneries du puits apparaissent. Partiellement détruit, un demi cylindre émerge de la terre.

La maçonnerie émerge
Dans les années 1990, lors de la destruction de la maison construite dans les années 1960, un fossé anti-caravane a été creusé dans l’axe de ce puits. Le puits repéré, il ne reste plus qu’à creuser.
Des blocs de calcaire, des tessons de tuiles, bouts de ferraille en tout genre et blocs de béton sont sortis au seau. Petit à petit, un chaperon de béton ferraillé se dessine, planté à la vertical dans les gravats du puits.

Blocs de calcaire

Reste de chaperon béton
Pour améliorer le confort de travail, la partie manquante du puits va être remaçonnée permettant ainsi de sécuriser la margelle haute du puits et de sceller les pierres qui pourraient se détacher.
Une potence, une poulie et des seaux vont pouvoir être installés pour faciliter le curage du puits.

Restauration de la partie manquante du puits
Jusqu’à maintenant le déblais/remblais créé à l’entrée du jardin par le fossé anti-caravane et le roncier y prenant place, constituaient un dispositif écran assurant un filtre à l’entrée de la parcelle, une sorte de rideau d’intimité donnant une impression de friche mystérieuse lorsque l’on passe devant rue Saint-Just. La passerelle, les marches, le taillis de ronce marquent le seuil de l’entrée du jardin, une rupture entre la rue et le cocon.
La découverte et la mise au jour du puits a chamboulé tout ce dispositif. Comment réorganiser l’espace ? Le puits marque un lieu, un usage. Dès lors, il est le point de départ d’un nouveau recoin, d’une nouvelle placette. Oh bonheur ! Le vidage de ce trou nous offre des matériaux en échange du soin que nous lui apportons. Il semble que ce dernier ait été comblé avec les gravas du mur détruit sur la rue Saint-Just. Calcaire et béton…. Cette ressource à portée de sceau s’impose à elle comme une des matières premières pour envisager le modelage et la mise en valeur de la topographie. Comme toujours, on réutilise sur place tout ce que la parcelle peut nous offrir.
C’est ainsi que les futurs massifs plantés, les bordures, les murets et les murs se dessinent un peu plus chaque jour de manière empirique. Paysage de l’économie, paysage du réemploi se créant autour d’un outil indispensable au jardin et au jardinier : la ressource en eau.
L’eau affleurant à 2.80m, il est temps d’installer une pompe et de continuer le curage les pieds dans l’eau. Pour l’instant le creusement s’est arrêté à environ 4.50, ce qui veut dire qu’il y a environ 1.70m d’eau dans le fond du puits. Le fond n’a pas été atteint, mais ce n’est que partie remise…

Extraction du chapeau béton

Paysage de murets en gravats posés à sec

Les futures terrasses plantées

Curage du puits

Après avoir débouché et remis en état et en eau le puits sur la parcelle de l’association Murs à Pêches, Fabien s’attèle maintenant à faire de même pour celui présent sur le terrain qu’il entretient.
Ah, je corrigé merci Yves.
Pascal
Bravo, magnifique travail, une seule remarque, l’ustensile pour puiser de l’eau ou transporter des cailloux est un seau, et non un sceau, certes plus royal !