Grimod de la Reynière, l’inventeur de la gastronomie, Florilège de ses principales œuvres présenté par le docteur Jean Vitaux.
« Le village de Montreuil, près de Paris, est en possession de nous envoyer les meilleures pêches qui se mangent en France, et probablement en Europe. L’industrie de ses habitants s’est tournée presque exclusivement vers ce genre de culture, et l’a porté à sa dernière perfection. La mignonne est la première pêche qui parait à Paris, ordinairement vers la fin de juillet, mais celle connue sous le nom de téton de Vénus, qui mûrit vers la fin d’août, est regardée à bon droit comme la meilleure » écrit en 1805
Ensuite, Grimod fait une comparaison de la pêche et de la femme, on voit qu’on a changé d’époque…
« En considérant avec attention un de ces fruits de la plus grosse espèce, on reconnaît aisément dans ses formes arrondies, celles qui plaisent le plus à un œil amoureux. Sa peau est douce et vermeille, veloutée, diaprée de mille couleurs dont toutes les nuances ont fondues avec une harmonie que l’art ne serait imiter, est le portrait d’un teint, tel qu’il sort à quinze ans des mains de la Nature. Sa pulpe fraîche, blanche et ferme quoique juteuse, nous rappelle ces carnations si séduisantes et si belles, ces chairs que recouvre une peau douce et transparente, qui double le pris des appas même qu’elle semble voiler et qui sont un charme des plus attrayants de la jeunesse unie à la beauté.
Ce serait sans doute un admirable secret que de savoir fixer, comme on a trouvé le moyen de fixer le pastel, la fraîcheur du teint des femmes »
Si Grimod voit dans la pêche, la même fraîcheur et charme des jeunes femmes, il me plait de lui répondre que la femme d’aujourd’hui est aussi bien plus qu’un joli objet d’art qui sent bon et fort heureusement !