Je vais tâcher, malgré mon tempérament, de ne pas me montrer trop véhément. Bon, sachez-le, la mairie de Montreuil a créé une commission extramunicipale chargée de réfléchir à l’avenir de notre cher quartier des murs à pêches.
Pour être franc, je trouve cela curieux. Cela me rappelle le sort fait à la « démocratie locale » à d’autres époques, y compris dans des communes de gauche. J’espère, j’espère sincèrement qu’il ne s’agit pas d’un simulacre. L’avenir le dira. Mais le présent n’est pas mirobolant. Je vous invite à lire, dans les onglets Documents du panneau de droite, l’intervention du paysagiste Gilles Clément, connu dans le monde entier, et qui est venu parler le 10 janvier, à Montreuil, devant cette fameuse commission extramunicipale. Moi, je trouve le propos de Clément très intéressant. À une réserve près : je crois qu’il n’a pas totalement saisi le caractère magique, poétique, unique en somme du quartier. N’importe, car ses propos font réfléchir.
En revanche, j’ai calé en lisant les comptes-rendus de la commission extramunicipale. Malheureusement, nous ne pouvons pas les mettre en ligne, car il s’agit de textes internes auxquels la population de Montreuil n’a pas droit. Ce que je peux vous dire en confidence, c’est que j’ai rarement lu une prose aussi indigeste ces dernières années. C’est incompréhensible. Et je reste poli, car il existe dans ce domaine d’autres mots plus imagés. Je ne mets pas en cause la bonne volonté des participants, dont d’ailleurs des représentants de notre association.
Non, je suis certain qu’ils ont pris à coeur leur ouvrage. Mais alors, comment expliquer un tel embrouillamini ? Comment justifier que, sur un sujet aussi sensible, la commission produise des textes que seules quatre ou cinq personnes bien entraînées peuvent démêler ? Je vais vous dire : à ce stade de l’histoire, je suis inquiet. Les murs à pêches ne méritent-ils pas un vrai grand débat à ciel ouvert ? Le bonjour chez vous.
Fabrice Nicolino
** Il s’agit d’un texte de Léo Ferré, clin d’oeil à ceux qui connaissent.